Pour la seconde fois, l’Ordre de Malte France déplore le placement en rétention et la reconduite d’une famille avec un jeune handicapé à destination du Kosovo.
27 avril 2011, la famille arrive en France pour demander l’asile avec ses deux enfants jumeaux âgés de 10 ans. Elle est très vite refusée de séjour et se voit dès le mois de juin notifier une obligation de quitter le territoire qu’elle n’arrive malheureusement pas à contester dans les délais. La famille attendait par ailleurs une convocation de la Cour Nationale du Droit d’Asile.
L’un des jumeaux est hémiplégique du côté droit, suite à une hémorragie cérébrale à l’âge de 4 ans. Son opération au Kosovo et les soins insuffisants que proposent les services médicaux de ce pays n’ont pas permis au jeune enfant d’améliorer son état de santé.
En France, il est suivi au CHU de Reims. Après consultation de l’enfant en chirurgie pédiatrique, les médecins ont déclaré la nécessité d’une intervention chirurgicale, prévue pour le 21 mars 2012.
Mais le 18 janvier, l’ensemble de la famille est interpellée à domicile et est placée au centre de rétention de Metz en vue de sa reconduite vers le Kosovo. Avec l’aide de l’équipe de l’Ordre de Malte France, la famille introduit un recours contre son arrêté de placement en rétention ainsi qu’un référé liberté. Ces recours n’étant pas suspensifs, le vol, prévu le lendemain, n’a pas été annulé et la famille a embarqué.
Ce contexte pose une nouvelle fois la question des conditions humanitaires – pour ne pas dire simplement humaines – de cet éloignement vers un pays qui ne dispose ni des structures de santé adéquates ni des moyens de prise en charge de l’enfant handicapé.
Organisée sans qu’aucun contrôle ne soit possible, brutale pour les jeunes enfants mineurs et plus particulièrement pour le jeune handicapé, cette procédure expéditive révèle un indiscutable manque de discernement et une attitude privilégiant les procédures administratives par rapport aux considérations humaines devant une situation de grande vulnérabilité.
A lire aussi: Les droits de la personne une nouvelle fois mis en cause
Comment agir avec nous ?