Qu’est-ce que la précarité ?

Ce nombre est en constante augmentation avec une explosion de la précarité depuis la crise sanitaire du coronavirus qui a fait basculer un million de personnes en situation de précarité. Si la notion de pauvreté est différente de celle de précarité, elles restent intimement liées.

L’Ordre de Malte France a fait de la lutte contre la précarité, l’un de ses principaux combats en devenant un acteur essentiel à travers des actions variées : maraudes sociales, maraudes médicales aide alimentaire, centres d’hébergement, centres de soins, etc. À ce titre, il nous semble important d’informer le grand public sur ces notions de précarité.

Qu’est-ce que la précarité ?

La précarité est un état de vulnérabilité sociale qui se caractérise par l’incertitude, l’instabilité et la fragilité de la situation économique et sociale d’une personne ou d’un foyer. Elle est souvent associée à des conditions de vie difficiles, un accès limité aux ressources et aux services essentiels, ainsi qu’une exclusion sociale.

La précarité est souvent synonyme de fragilité, d’isolement et d’inégalités sociales. Elle est le fait d’un parcours de vie difficile et résulte d’événements liés aux ruptures sociales, professionnelles et affectives. En plus d’être un problème humain majeur, la précarité peut aussi être la cause de problèmes de santé qui s’aggravent à long terme. Leurs difficultés financières les empêchent de se soigner et de manger correctement. Les personnes précaires accumulent alors les difficultés sociales, professionnelles et de santé.

En France, il existe trois types de précarité :

• La précarité financière : c’est la situation de personnes qui ont des difficultés à couvrir leurs besoins élémentaires, tels que se nourrir, se loger et se soigner, en raison de revenus insuffisants. Elle correspond finalement aux besoins primaires. Elle concerne principalement les ménages modestes et les personnes en situation de pauvreté.
• La précarité énergétique : elle désigne la situation de ménages qui ont des difficultés à payer leurs factures d’énergie et qui sont donc exposés à des conditions de vie inconfortables, vivant parfois dans des lieux qui deviennent insalubres. Elle concerne principalement les ménages pauvres en étant directement liée aux difficultés financières.
• La précarité sociale : c’est la situation de personnes qui souffrent d’exclusion sociale et qui ont des difficultés à accéder aux services essentiels tels que l’accès aux soins, au logement ou à l’emploi. La précarité sociale concerne principalement les personnes en situation de grande précarité et d’isolement. La précarité financière et énergétique mènent bien souvent à cette précarité sociale.

Les publics touchés par la précarité sont divers : familles monoparentales, étudiants, personnes sans emploi, ménages vulnérables, personnes avec des contrats à durée déterminée, personnes âgées, etc. Cette situation peut donc toucher chacun d’entre nous.

Quelle différence entre précarité et pauvreté ?

La précarité et la pauvreté sont deux notions étroitement liées, mais il convient de les différencier. La pauvreté se réfère à un état de privation matérielle qui se caractérise par un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. La précarité, quant à elle, se réfère à une situation de fragilité et d’instabilité sociale et économique qui peut toucher tout type de personnes, même celles ayant des revenus supérieurs au seuil de pauvreté.

Cependant, si ces deux situations sont différentes, elles se retrouvent souvent liées, l’une appelant l’autre. La précarité conduit fréquemment à la pauvreté et inversement. Elle affecte de nombreux aspects de la vie des personnes touchées et peut mettre en péril leur santé et leur espérance de vie. D’après l’Insee, les personnes les plus modestes vivent en moyenne 13 ans de moins que les 5% des personnes les plus aisées. Ce nombre se réduit à 8 ans pour les femmes en situation de précarité et reste particulièrement alarmant.

Comment lutter contre la précarité ?

La lutte contre la précarité est une mission importante de l’Ordre de Malte France. Depuis de nombreuses années, nous mettons en place des actions concrètes sur le terrain pour venir en aide aux personnes fragilisées par la précarité. Maraudes, aides alimentaires, lutte contre le coronavirus, centre de soins, toutes ces actions permettent, à leur échelle, de soulager les personnes dans le besoin.

Au-delà du travail associatif, le gouvernement français a aussi son rôle à jouer. Il a mis en place plusieurs dispositifs pour vaincre la précarité et ses conséquences.

Il existe des minima sociaux ou revenu minimum ainsi que des aides sociales mis en place par l’Etat pour aider les personnes dans des situations précaires :

• L’allocation de solidarité spécifique
• L’allocation équivalent retraite
• L’allocation d’insertion
• L’aide personnalisée au logement (APL)
• Les allocations du minimum vieillesse
• Le revenu de solidarité active (RSA)

Il existe aussi des aides pour accéder au système de soin afin de limiter l’impact de la précarité sur la santé de la population française :

• La couverture médicale universelle (CMU) : C’est une protection maladie obligatoire pour les résidents français qui comprend l’accès aux soins de santés, aux médicaments, au remboursement des soins et aux prestations de santés.
• CMU complémentaire et précarité sociale : Elle s’adresse aux personnes avec un faible niveau de revenu. Cette CMU complémentaire garantit une prise en charge complète pour celles et ceux qui sont dans le besoin.
• L’aide médicale d’État (AME) : Disponible pour les étrangers résidents en France depuis plus de trois mois et qui ne bénéficient d’aucun régime de santé. Elle couvre les frais de santé, de consultations et de prescriptions.

Pour lutter contre la précarité, l’Ordre de Malte France et d’autres associations mènent des actions concrètes visant à aider les personnes les plus vulnérables. Pour améliorer les conditions de vie des personnes en situation de précarité et favoriser leur inclusion sociale, l’association a besoin de vous.

Une grande précarité chez les jeunes

Dans un contexte économique très tendu, la situation financière de nombreux étudiants est alarmante. Près de 70% des étudiants en situation de précarité renoncent à leurs dépenses alimentaires. Un constat insupportable, en 2023, en France. Sans parler du fait que nombre d’entre eux renoncent aussi à dépenser pour des produits d’hygiène, des loisirs… Face à la situation, l’Ordre de Malte France développe des projets pour contrer cette précarité à destination d’une population plus jeune.

Les équipes de bénévoles de l’Ordre de Malte va ainsi au-devant des étudiants dont les revenus sont insuffisants pour financer eux-mêmes la totalité de leurs repas. Le programme proposé par l’association : Deux Food trucks solidaires en Île-de-France.

En partenariat avec la Région Île-de-France, à Paris, la délégation des Jeunes et de la Petite Couronne est aussi mobilisée sur le sujet. Depuis le début de l’année 2023, tous les mardis soir (en dehors de l’été), les jeunes bénévoles se rendent avec leur Food truck dans une résidence, non accessible par des personnes de l’extérieur. De 20h à 22h30, les jeunes bénévoles distribuent des plats préparés, des desserts, des boissons chaudes aux bénéficiaires…. Entre 15 et 30 personnes sont au rendez-vous. Un peu plus au sud de Paris, sur le campus de l’Université Paris-Saclay (UPS) et dans le cadre de la coopérative solidaire animée par la direction de la vie étudiante, la délégation de l’Essonne (91) vient aussi en aide aux étudiants qui en ont besoin, grâce à un Food truck. L’activité a démarré à la rentrée 2022. La mise en place de cette activité permet d’aider plus de 50 jeunes à chaque fois.