Solidarité - Publié le 20/03/2024 Lecture 3 min

Accès aux soins : sortir de la fatalité

Avec 94 généralistes pour 100 000 habitants (en 2020), l’Eure est le département français qui compte le moins de médecins par habitant[1]. Conséquences : des déserts médicaux qui s’étendent et des malades qui renoncent à se soigner. Un enjeu de santé publique auquel la toute nouvelle antenne médicale mobile lancée en début d’année par la délégation de l’Ordre de Malte France dans l’Eure s’efforce de répondre à sa mesure. Une première pour l’accès aux soins en zone rurale de ce département !

« Votre taux de glycémie est de 5,4 g/l. Il est beaucoup trop élevé ». Le médecin détaille à la personne âgée à qui il rend visite à domicile les résultats de son analyse de sang. Il lui indique avoir pris contact via son assistance sociale avec l’hôpital général d’Evreux pour une prise en charge rapide. Cela fait des années que cette patiente n’a pas consulté et son état de santé s’est considérablement dégradé…

Des histoires de ce genre, Joseph Jouffre, délégué départemental de l’Eure, en a beaucoup à raconter ! Et pourtant, l’antenne médicale mobile a été lancée début janvier… soit même pas trois mois d’existence ! « Nous « allons vers » les personnes qui n’ont plus de couverture sociale et/ou ne se soignent pas. Beaucoup n’ont plus de relations avec un médecin, explique-t-il, et se plaignent d’un manque d’écoute. Mais comment voulez-vous que des praticiens qui ont en moyenne 4 000 patients référencés ne soient pas dans l’urgence permanente ? Nos médecins voient des situations dramatiques et la durée minimum d’un rendez-vous est de 40 minutes, pour prendre le temps de l’écoute ».

 

Un tremplin vers le système « normal » de soins

La réalité du terrain confirme les besoins : durant les deux premiers mois de consultations, 71 personnes ont été vues. La « misère médicale cachée », selon les mots de Joseph Jouffre, est manifestement importante. Ce sont les assistantes sociales du département, les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS), les maires des communes et deux associations, le Secours Catholique et le Secours Populaire, avec lesquelles la délégation a des liens privilégiés, qui indiquent aux équipes de l’Ordre de Malte France les patients. Deux fois par semaine, un des 3 médecins et un des deux chauffeurs bénévoles de l’association prennent les routes vers le sud du département pour leur rendre visite. « En cas de problème constaté, nous allons signer un accord avec l’hôpital de Verneuil-sur-Avre, pour que « nos » patients puissent bénéficier de son plateau technique. Un laboratoire médical nous fait aussi des analyses pour des confirmations de diagnostics, indique encore Joseph Jouffre. Mais attention, il n’est évidemment pas question que nous devenions des médecins référents. Le but, c’est que les malades, une fois soulagés, retournent dans le système « normal » de santé, avec l’appui des assistantes sociales ».

Joseph Jouffre aimerait développer cette activité, soutenue par les autorités officielles (Agence Régionale de Santé (ARS) Normandie, l’intercommunalité Sud Eure…). « Le problème, c’est de trouver du personnel médical bénévole. J’ai 4 infirmières potentielles mais elles sont encore en activité… et je recrute un pharmacien pour pouvoir distribuer des médicaments, avec l’accord à venir de l’ARS. Nous manquons clairement de bonnes volontés compétentes pour le moment… avis aux amateurs ! ».

 

[1] Selon une étude de l’association des maires de France (AMF) publiée le 8 décembre 2020.

 

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