Le 1er avril dernier, le nouveau centre de soins Sainte-Fleur à Bordeaux, géré par l’Ordre de Malte France, était inauguré, en même temps que le centre d’accueil Saint-Nicolas, géré par la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Tout le sens du nom donné au centre de soins de l’Ordre de Malte France se trouve dans l’histoire même de cette sainte.
Début octobre, l’Association Française des Membres de l’Ordre a organisé une session théologique pour la région Sud-Ouest, au sanctuaire Notre Dame de Rocamadour. Au cours de cette session, une vingtaine de membres de l’Ordre ont participé ainsi que des délégués (non-membres). Cette session s’est terminée par une messe en l’église Saint-Julien d’Issendolus, commune où se trouvait l’Hôpital-Beaulieu où Sainte-Fleur fut religieuse, au sein d’un Couvent-Hospice des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem au XIVème siècle.
Voici un extrait de l’homélie de Mgr Jean-Christophe Lagleize, évêque émérite de Metz. Il présidait la messe donnée à Saint-Julien d’Issendolus, en présence de Mgr Caminade, évêque de Cahors et de Mgr de Germiny, évêque émérite de Blois, Chapelain de l’Ordre de Malte.
Sainte Fleur, une jeune fille originaire de Maurs la Jolie qui par amour du Christ et de son prochain, consacre sa vie à Dieu et aux malades, ici à l’Hopital-Beaulieu en devenant Hospitalières de l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem.
À sa manière, Fleur a été comme une lampe qui brille et illumine. Briller et illuminer ont été l’un des appels du Pape François dans son homélie aux JMJ de Lisbonne le 6 août dernier en la fête de la Transfiguration.
Cet appel aux jeunes est valable pour nous tous :
« Nous avons aujourd’hui encore besoin d’un peu de lumière, d’un éclair de lumière qui soit espérance pour affronter tant d’obscurités qui nous assaillent dans la vie, tant de défaites quotidiennes, pour y faire face avec la lumière de la résurrection de Jésus. Il est la lumière qui ne se couche jamais, Il est la lumière qui brille même dans la nuit.
« Notre Dieu a fait briller nos yeux », dit le prêtre Esdras (Esd 9, 8).
Sainte Fleur au 14è siècle a été une jeune femme qui a brillé non pas parce qu’elle voulait briller mais parce qu’elle était une humble servante du Seigneur dans cet hôpital. Aujourd’hui la vie et le témoignage de Fleur nous invite à l’humilité et au service du prochain.
Comme il y a des siècles à l’Hôpital-Beaulieu, l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem de Rhodes et de Malte poursuit sa mission d’assistance aux malades, aux exclus, aux migrants.
J’en ai été le témoin comme évêque dans la Drôme, puis en Moselle : maraudes, petits-déjeuners les dimanches matin d’hiver sur le parvis de la cathédrale à Metz, gestion du centre d’accueil des demandeurs d’asile à Metz.
Aujourd’hui, comme hier, de nombreux disciples du Christ s’engagent au service de leurs frères et sœurs. Le Pape François, à Marseille le 23 septembre, nous a invités à poursuivre ce service.
« Apprenons de Jésus à éprouver des frémissements pour ceux qui vivent à nos côtés, apprenons de Lui qui, devant les foules fatiguées et épuisées, ressent de la compassion et s’émeut (cf. Mc 6, 34), tressaille de miséricorde devant la chair blessée de ceux qu’il rencontre. Comme l’affirme votre grand saint Vincent de Paul, « il faut tâcher d’attendrir nos cœurs et de les rendre susceptibles des souffrances et des misères du prochain, et prier Dieu qu’il nous donne le véritable esprit de miséricorde, qui est le propre esprit de Dieu », jusqu’à reconnaître que les pauvres sont « nos seigneurs et maîtres (…) »
Qu’avec l’intercession de Sainte Fleur, nous demeurions de fidèles disciples-missionnaires les yeux fixés sur Jésus-Christ et Jésus crucifié pour servir notre humanité souffrante.
Comment agir avec nous ?