Vendredi 25 juillet. Isabelle (58 ans) est à la plage, à Toulon (Var). Allongée tranquillement sur sa serviette, elle entend tout à coup des cris un peu plus loin. Une femme est en train de sortir de l’eau avec un petit garçon dans les bras. Spontanément, Isabelle propose son aide. Elle vient tout juste d’être formée au Premier Secours Citoyen (PSC) par l’Unité départementale d’Intervention de l’Ordre de Malte (UDIOM) du Var. Elle livre ici son témoignage.
« Une dame est sortie de l’eau en portant un garçon dans les bras, raconte Isabelle, encore émue. Une personne a crié « Appelez les pompiers ! »»… À partir de là, Isabelle perd la notion du temps, tant la scène lui semble irréelle sur le moment. Autour de la femme en pleurs – la maman de l’enfant – les gens paniquent.
« J’ai dit que j’étais formée au Premiers Secours [Citoyen], pour faire simple. Ce petit garçon était allongé par terre et ne respirait plus (…) je ne sentais pas son souffle dans ses narines », poursuit-elle. Calmement, Isabelle parle au petit garçon, lui demande s’il l’entend…
« En voyant sa mâchoire crispée et l’écume autour de sa bouche, j’ai compris que les minutes étaient comptées, j’ai commencé le massage cardiaque, je lui parlais tout le temps et c’est comme si une relation spéciale s’installait entre lui et moi ». Isabelle a continué les gestes et, finalement, l’enfant a commencé à tousser. « Je l’ai alors mis en PLS[1] pour qu’il recrache l’eau ».
Il faut alors quelques secondes à l’enfant avant de rouvrir les yeux. « Il m’a regardé fixement, confie Isabelle. Je continuais à lui parler, alors que sa maman paniquait, malgré les personnes autour qui tentaient de la calmer ». Isabelle se souvient aussi que la peau du petit garçon était encore mouillée et que son corps était froid quand 4 secouristes sont arrivés avec du matériel et l’ont mis sous oxygène.
Quand les pompiers essaient de parler à la maman, ils se rendent compte qu’elle ne parle pas bien le français, mais elle explique qu’elle changeait la couche de sa cadette au moment où son aîné a échappé à sa vigilance. Les pompiers le recouvrent d’une couverture de survie et le conduisent d’urgence à l’hôpital. « Il était encore très fragilisé, il ne tenait pas les yeux ouvert », souligne Isabelle.
La semaine suivante, Isabelle, soucieuse de ce qu’est devenu ce petit garçon de 3 ans, se démène pour avoir de ses nouvelles. Au début, ce n’est pas gagné, mais elle finit par avoir le médecin qui a pris en charge l’enfant. Celui-ci lui dit tout : « Il est resté 48 heures sous oxygène mais aujourd’hui il vous doit une fière chandelle. Vous lui avez sauvé la vie. En tant que médecin, je vous remercie. », répète la Toulonnaise avec beaucoup d’émotion.
« Je pense à toutes ces personnes qui interviennent tout le temps et que l’on ne reconnaît pas à la hauteur de ce qu’elles font. J’étais là au bon moment, c’est tout. Ça n’a rien d’héroïque, mais je m’en souviendrai toute ma vie. », conclut Isabelle.
Toute l’année, partout où il est présent sur le territoire, l’Ordre de Malte France, association agréée de sécurité civile, propose des formations de secourisme ouvertes à tous, à tout âge.
Pour vous former, retrouvez toutes les informations ici.
Attention : les formations de l’Ordre de Malte France ne comprennent pas le Brevet National Sécurité Sauvetage Aquatique (BNSSA).
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