La malnutrition constitue un problème global à l’échelle de l’Afrique. Alors que plus d’1,9 milliard d’adultes sont obèses dans le monde, 281 millions de personnes sont sous-alimentées en Afrique. Un nombre qui ne cesse d’augmenter et qui a progressé de 50% depuis 2014.
Au sein des sept centres hospitaliers dont il est responsable en Afrique de l’Ouest, l’Ordre de Malte France s’engage à lutter contre la malnutrition au sein des sept centres hospitaliers dont il est responsable en Afrique de l’Ouest,. .
La malnutrition se définit comme un excès, un déséquilibre ou une carence dans l’alimentation d’une personne. Il existe deux formes de malnutrition : la malnutrition aiguë et la malnutrition chronique.
Avec plus de 20 millions d’enfants atteints de malnutrition aiguë, elle fait partie de celles qui touchent le plus l’Afrique. Elle se développe lorsque l’enfant manque, ponctuellement ou de façon répétée, d’une alimentation suffisante. On la mesure en fonction du poids que fait l’enfant en fonction de sa taille.
On distingue ensuite : la malnutrition aiguë modérée de la malnutrition aiguë sévère. La première est liée à une perte de poids modérée et la seconde à une perte de poids très importante. La malnutrition sévère se mesure par la circonférence des bras des enfants. Si elle est inférieure à 111 mm, l’enfant souffre probablement de malnutrition aiguë sévère.
La malnutrition aiguë sévère est grave. L’hospitalisation doit être immédiate, quand elle est détectée, afin d’éviter que la situation ne se détériore encore. L’Ordre de Malte France prend en charge ce type de cas au sein de ses établissements afin de s’assurer que l’enfant se rétablisse.
Détectée en évaluant le rapport taille / âge, la malnutrition chronique concerne plus de 55 millions d’enfants selon l’Unicef. Ce genre de malnutrition est étroitement lié à la pauvreté qui est à l’origine, bien souvent, d’une alimentation déséquilibrée avec un manque de diversité d’apports nutritionnels. La malnutrition chronique entraîine un retard de croissance et affaiblit les défenses immunitaires.
L’Ordre de Malte France intervient surtout auprès des mères en réalisant un travail pédagogique afin qu’elles puissent nourrir convenablement leurs enfants avec leurs moyens. L’association met aussi à disposition des jardins hospitaliers où des aliments sont produits pour les personnes accompagnées et où se tiennent des démonstrations culinaires afin d’apprendre aux bénéficiaires à préparer des repas équilibrés.
Un grand nombre d’États sont touchés par la malnutrition en Afrique, avec des taux plus ou moins importants. Le Burundi et l’Érythrée sont les deux États les plus touchés par la malnutrition infantile : plus de 50% des enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition en 2010 là-bas.
Si on regarde l’ensemble de la population, c’est en République centrafricaine que la situation est la plus critique, avec plus de 58% de la population qui est sous-alimentée, selon la Banque mondiale. La Zambie et le Zimbabwe sont quant à eux respectivement à des taux de 45% et 44% de la population.
Si ces États sont ceux avec les taux les plus élevés du continent, une grande partie de l’Afrique centrale et du Sud-Est estsont touchées par ces problèmes d’alimentation. La nutrition en Afrique reste un enjeu majeur pour l’Ordre de Malte France.
Vaincre la faim et la malnutrition dans le monde est l’un des défis humanitaires les plus difficiles. Davantage de personnes souffrent de la faim chaque année. Le taux de la population en état de malnutrition reste le même malgré l’augmentation de la population mondiale. Cela signifie que le nombre de personnes souffrant de malnutrition augmente avec celui de la population.
La pandémie du Covid-19 a eu un impact important sur la lutte contre la faim, rendant les populations locales d’autant plus vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la famine. L’OMS craint une recrudescence des cas de malnutrition à plus de 132 millions d’individus supplémentaires dans le monde suite aux confinements.
Les mauvaises conditions de vie sont les principales causes de la malnutrition en Afrique. Les aliments nutritifs de qualité sont difficiles à trouver et peuvent être trop coûteux. En plus de cela, les parents ne sont pas forcément éduqués sur les apports nutritifs nécessaires pour eux et leurs enfants. Cela entraîine bien souvent de gros problèmes d’équilibre alimentaire et des carences nutritionnelles importantes chez les adultes et surtout les jeunes enfants.
L’Ordre de Malte France s’est implanté au cœur du Bénin et du Togo pour aider la population locale à vaincre la malnutrition et à comprendre les bonnes pratiques alimentaires. Les jardins hospitaliers permettent aux personnes accompagnées de produire des aliments de qualité et d’apprendre à se nourrir correctement.
Plusieurs centres hospitaliers permettent de prendre en charge les enfants avec des cas de malnutrition sévère tandis que les centres nutritionnels proposent des stratégies avancées. L’objectif est d’intervenir dans une vingtaine de villages au Bénin et une dizaine au Togo, afin de contrôler la croissance des enfants, de gagner la confiance des populations locales et de repérer les cas de malnutrition. Nous allons alors proposer des stratégies avancées de nutrition et réaliser un travail pédagogique important auprès des mères et des familles. L’objectif de la pédagogie est aussi de prévenir la malnutrition afin de réduire les risques et garantir la sécurité alimentaire.
Sur les 265 enfants malnutris admis dans les centres nutritionnels en 2021, 250 ont été guéris grâce aux efforts des membres de l’association. Il existe plusieurs programmes en fonction de la gravité de la malnutrition infantile : CRENAM, CRENAS, et CRENI.
– CRENAM : il concerne les enfants qui souffrent de malnutrition aiguë modérée. À chaque consultation, leur poids et leur taille sont prises. De la nourriture adaptée leur est distribuée.
– CRENAS : il concerne les enfants qui souffrent de malnutrition aiguë sévère. Ils reçoivent des aliments thérapeutiques à prendre au domicile et doivent être suivis chaque semaine.
– CRENI : il concerne les enfants sévèrement malnutris avec des complications comme la perte d’appétit et qui ne peuvent pas se nourrir seuls. Une hospitalisation est nécessaire.
De nombreuses autres actions sont menées en Afrique, comme le suivi vaccinal, l’aide aux femmes enceintes, la pédagogie face aux risques des moustiques, etc.
Comment agir avec nous ?