International - Publié le 07/04/2014 Lecture 5 min

Rwanda: 20 ans après le génocide, l’Ordre de Malte rend hommage aux victimes et survivants

Bénévole avec un jeune réfugié. Photo: Malteser

En avril 1994, les membres de la majorité Hutu au Rwanda ont organisé et mis en œuvre le massacre en masse de la minorité Tutsi. En à peine 100 jours, plus de 800 000 Tutsis ont été massacrés. 10 000 chaque jour, une personne toutes les 7 minutes. Le génocide a été déclenché par la mort du président rwandais Juvénal Habyarimana, un Hutu, lorsque son avion a été abattu au-dessus de l’aéroport de Kigali, le 6 avril 1994. « Aujourd’hui, nous commémorons les victimes du plus grand génocide de l’histoire moderne qu’ait connu l’Afrique et nous souhaitons rendre hommage à tous les survivants, qui portent aujourd’hui encore les séquelles physiques et psychologiques du génocide« , affirme Albrecht Boeselager, Grand Hospitalier de l’Ordre Souverain de Malte.

 

Vue sur les camps de réfugiés. Photo: Alain de Parcevaux

« L’engagement d’ECOM (Corps de Secours de l’Ordre de Malte) au Rwanda fut sa première mission internationale: les associations nationales de l’Ordre, en particulier l’Allemagne, la France et la Belgique, se sont engagées ensemble, pour la première fois, au chevet des réfugiés et leurs offrirent des soins médicaux« , se souvient Albrecht Boeselager. « Commémorer cet anniversaire est important pour plusieurs raisons. Nous devons éviter que de telles atrocités ne se reproduisent à l’avenir et nous avons le devoir de promouvoir la fraternité et la culture de l’acceptation. C’est aussi l’occasion de réfléchir sur le rôle crucial que la communauté internationale doit jouer dans la prévention de tels crimes« , conclut Albrecht Boeselager.

 

Rwanda 1994 2

Certaines des leçons tirées du génocide Rwandais sont aujourd’hui devenues des principes importants de l’aide humanitaire, y compris le principe d’innocuité, appliqué par les organisations humanitaires pour éviter la complicité dans les conflits. « À l’époque, il n’y avait que peu de responsabilisation et l’aide était à peine standardisée. Le Rwanda et la crise des réfugiés de la région des Grands Lacs ont été le point de départ pour la mise en place de normes de qualité, tels que le manuel Sphère » explique Sid Peruvemba, Directeur des programmes de Malteser International. « Nous avons développé une plus grande sensibilité quant au rôle des ONG dans les conflits et les crises, et nous pouvons aujourd’hui mieux préparer notre personnel à faire face aux contextes politique, culturel et social des pays dans lesquels nous travaillons. Nous appliquons aujourd’hui les leçons apprises après le génocide Rwandais dans des pays tels que la Syrie.« 

 

Rwanda 1994 3

Les premières équipes de l’Ordre de Malte sont arrivées au nord du Rwanda dans la région de Byumba peu de temps après le début des massacres. Un secours médical d’urgence a été fourni pendant plus de 5 mois à environ 30 000 personnes déplacées dans trois différents camps. Dans le district de Kiziguro, au nord de Kigali, à partir de novembre 1994 le personnel de l’Ordre de Malte a commencé la réhabilitation et la reconstruction des infrastructures médicales locales, tels que l’hôpital de district à Kiziguro et sept centres de santé. En outre, des soins de santé de base ont été dispensés à environ 150 000 habitants.

 

Grâce à ECOM – devenu en 2005, Malteser International – l’Ordre de Malte s’est engagé en République Démocratique du Congo, où 1,3 million de réfugiés rwandais avaient trouvé refuge, dans les régions de Goma et de Bukavu. Entre fin juillet 1994 et janvier 1995 des équipes de l’Ordre de Malte ont participé à la réhabilitation de sources d’eau et fourni un secours médical d’urgence et des soins de santé de base aux réfugiés. Entre novembre 1996 et février 1997, à cause des combats entre l’armée congolaise et les rebelles Hutu, plus d’un million de réfugiés rwandais ont été contraints de fuir les camps de la RD Congo et de la Tanzanie.

 

Découvrez d’autres témoignages sur le site de Malteser International

 

Enfants réfugiés au Rwanda. Photo: Malteser

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