On compte près de 2 000 noyades accidentelles chaque été en France. Parmi elles, environ 250 sont suivies d’un décès, qui concernent notamment les plus jeunes et les personnes âgées. Ce sont les moins de 6 ans et les plus de 60 ans qui sont les plus touchés.
Face à ce phénomène récurrent et ce nombre élevé d’accidents, il est important de connaître les gestes qui permettent d’agir. Chaque connaissance est importante pour sauver une vie, alors comment effectuer un sauvetage en cas de noyade ?
Qu’est-ce qu’une noyade ? On croit souvent à tort qu’une noyade est systématiquement suivie d’un décès. Mais il ne s’agit ici que d’une situation extrême : dans 7 cas sur 8, la personne noyée survit, souvent grâce à l’aide d’autrui.
La noyade est une submersion non contrôlée d’un nageur ou d’une nageuse, qui aboutit à une immersion de l’eau dans ses voies respiratoires. La présence d’un liquide aura alors tendance à bloquer la respiration et cette asphyxie de quelques secondes ou minutes peut être fatale.
Cependant, si le taux de mortalité peut paraître faible, 250 personnes décèdent chaque année du fait d’une noyade en France. Ces accidents ont notamment lieu en mer, dans les lacs et rivières. Les piscines privées sont également concernées.
On distingue généralement 2 types de noyade :
– la noyade asphyxique (ou noyade primitive) dans laquelle le nageur ne sait pas nager ou est épuisé. Il est progressivement submergé par l’eau, dont il n’arrive pas à se protéger.
– la noyade syncopale (ou noyade secondaire), qui est causée par une perte de conscience. Elle peut être due à un état de panique, à un choc traumatique (chute, plongeon…), un malaise, ou encore à une hydrocution.
Les 4 stades de la noyade
On distingue 4 stades dans chaque noyade :
Il se caractérise par une première perte de contrôle et une première présence d’eau dans l’estomac. Il n’y a pas encore d’inhalation, l’eau ne s’infiltre pas encore dans les voies respiratoires, mais la personne est angoissée.
Il se distingue de la première par une inhalation et une entrée de l’eau dans l’estomac. Si le nageur est toujours conscient, sa respiration, gênée, a tendance à s’accélérer et l’angoisse est encore plus forte. La victime subit souvent une petite hypothermie et connaît une sensation de froid.
Le troisième stade est une amplification du deuxième. L’eau est inhalée et présente en grande quantité dans l’estomac. Une perte de conscience peut se produire, entraînant une somnolence ou un coma et le sang est de moins en moins oxygéné.
Une cyanose, caractérisée par des tâches bleues sur la peau, peut alors se produire. Dans ce troisième stade, la personne se trouve dans un état critique.
Le quatrième et dernier stade, appelé anoxique, se caractérise par une grande quantité d’eau dans l’estomac et une obstruction des alvéoles pulmonaires.
Ici, la ventilation (renouvellement interne de l’air) est très fortement ralentie et les capacités respiratoires du nageur sont sérieusement mises en danger. C’est ce dernier stade qui peut conduire la victime au décès.
Qu’est-ce que la noyade sèche ?
La noyade sèche est une noyade particulière dans le sens où elle n’est pas immédiate. Elle consiste en une première noyade, dont la victime paraît se remettre dans un premier temps. Cependant, quelques heures ou quelques jours après être sortie de l’eau, des symptômes apparaissent et peuvent avoir de graves conséquences. Ceux-ci sont dus à un résidu d’eau dans les voies internes de la personne.
Néanmoins, ce terme de noyade sèche, ou à retardement, n’est pas strictement médical et son interprétation est sujette à controverse. Il a été popularisé dans la presse suite à plusieurs cas, mais il n’existe aucun consensus scientifique, contrairement aux 4 stades de la noyade. Certains médecins ont d’ailleurs observé que ces cas étaient souvent liés à d’autres facteurs, externes à la noyade.
Garde et intervention des secouristes de l’Ordre de Malte France, en collaboration avec les pompiers de la caserne Malar, à Paris, samedi 12 février 2022.
Il n’y a cependant pas de fatalité lors d’une noyade. S’il faut bien évidemment avoir une attitude responsable dans l’eau, connaître certains gestes peut être utile pour prendre soin des autres !
Noyade : les gestes qui sauvent
Plusieurs gestes permettent d’assurer la sécurité des victimes en cas de noyade.
Une personne qui est en train de se noyer a besoin d’air pour évacuer l’eau qui s’infiltre dans son corps. Il faut donc chercher à l’en extraire, ou au moins à lui sortir la tête de l’eau. Retrouver la terre ferme et de l’air pour respirer est le meilleur moyen d’évacuer cette eau, et de reprendre connaissance.
Cependant, il n’est pas toujours évident de sortir un nageur de l’eau et vous ne devez le faire qu’en respectant le 2ème geste qui sauve.
Dans une situation d’urgence absolue, on peut vouloir porter secours au plus vite à la personne en danger. Néanmoins, tout le monde n’a pas forcément les capacités d’aller chercher quelqu’un dans l’eau pour l’en sortir.
De plus, vous risquez de vous mettre vous-même en danger et d’aggraver la situation de la personne en difficulté.
Bien souvent, la meilleure aide que vous pourrez lui apporter sera collective.
Un très bon réflexe est d’appeler au plus vite les secours. Vous pouvez par exemple prévenir les pompiers (18), le Samu (15) ou le 112, le numéro d’appel d’urgence européen. N’hésitez pas non plus à attirer l’attention des personnes qui se trouvent autour de vous. L’une d’entre elles pourrait avoir des connaissances médicales.
Dans un premier temps, allongez la personne en position latérale de sécurité (P.L.S.), assurez-vous de recouvrir la personne et parlez-lui. L’important est de vérifier sa respiration et son état de conscience. Si elle ne semble pas respirer correctement ou qu’elle ne répond pas, alors vous pouvez pratiquer les gestes de premiers secours comme le massage cardiaque ou le bouche-à-bouche.
Massage cardiaque et bouche-à-bouche en cas de noyade : comment s’y prendre ?
En attendant l’arrivée des secours, si vous constatez que la victime semble inconsciente ou ne respire pas, vous pouvez chercher un défibrillateur. S’il n’y en a pas à proximité, alors vous pouvez appliquer les gestes de premiers secours.
Tout d’abord, commencez par essayer de lui insuffler de l’air dans le corps avec un bouche-à-bouche. Si la victime montre des signes de vie suite à l’insufflation, vous êtes en bonne voie. Continuez jusqu’à ce qu’elle retrouve une forme de respiration.
S’il n’y a toujours pas de réaction, vous pouvez alterner avec un massage cardiaque en appuyant sur sa cage thoracique.
Vous voulez connaître avec plus de précision les gestes de premiers secours essentiels en cas de noyade ? Vous pouvez vous former avec l’Ordre de Malte France !
Pour vous former aux gestes qui sauvent, formez-vous avec l’Ordre de Malte France ! (Noyade, arrêt cardiaque…). L’association propose 3 formations différentes pour vous initier aux gestes qui sauvent et adopter les bons réflexes.
– L’initiation aux gestes qui sauvent.
Vise à apprendre les gestes essentiels du secours d’urgence (lutte contre l’hémorragie, mise en position d’attente…) à travers une formation de 2h
– La PSC1.
La Prévention et secours civiques de niveau 1 est une formation aux gestes de premiers secours. Elle permet, en 7 heures, l’apprentissage des gestes pour protéger la victime et empêcher l’aggravation de son état, le temps que les secours arrivent.
– L’initiation aux défibrillateurs.
Spécialement conçue pour faire face aux situations d’arrêts cardiaques, elle permet d’apprendre les gestes à adopter, puis d’utiliser un défibrillateur si nécessaire.
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